Avant de vous faire part de quelques observations que j'ai pu faire sur l'enseignement du français en Espagne, je tiens à souligner le fait que je ne partage ici que ma vision des choses, mon avis personnel, basé sur mon expérience d'auxiliar de conversación de francés dans un lycée espagnol et que je suis loin d'appréhender et de comprendre l'ensemble du système éducatif de ce pays et que ce n'est donc pas le but de ce post. Maintenant que les choses sont claires, allons-y !
Tout d'abord, il faut savoir que le français est un cours optionnel, contrairement à l'anglais qui est obligatoire pour tous les élèves de secondaire, quelque soit la Communauté Autonome dans laquelle ils sont scolarisés. Pourquoi cette différence de traitement ? Tout simplement parce que dans certaines Communautés Autonomes, les élèves sont déjà confrontés à une "deuxième" langue, l'espagnol ou l'une des autres langues reconnues : vasco, catalán, gallego... selon les cas. Dans ces régions, sont donc enseignées obligatoirement l'espagnol et la langue de celle-ci, laquelle aurait statut de langue étrangère et laquelle de langue maternelle, je n'en sais rien.
C'est la raison principale pour laquelle, au niveau national n'est donc obligatoire comme deuxième ou troisième langue qu'une seule langue, l'anglais. On a donc des régions où les élèves ont des cours obligatoire d'espagnol et d'anglais et d'autres où en plus ils suivent des cours de la langue parlée dans cette région. Voilà pourquoi seule une langue étrangère est obligatoire et que l'enseignement du français, comme celui de l'allemand ou de l'italien, est optionnel et dépend de la volonté des élèves et/ou des parents.
Reste que cette situation, compréhensible pour les régions où co-existent l'espagnol et une autre langue, peut paraître absurde dans celles où ce n'est pas le cas. Pourquoi ne pas rendre obligatoire l'enseignement d'une deuxième langue étrangère dans ces communautés où seul l'espagnol est parlé ?
On pourrait aussi se poser la question du choix de l'anglais comme langue obligatoire. Bien sûr, c'est une langue quasi universelle, qui permet de se faire comprendre dans la plupart des pays du monde. Mais les autres langues n'ont-elles pas elles aussi leur place ?
Le statut de cours optionnel du français n'a pas pour unique conséquence un nombre d'élèves inférieurs à ceux qui suivent les cours d'anglais. Le nombre d'heure/semaine est lui aussi inférieur. De deux à trois heures/semaine selon le niveau des élèves alors que l'anglais bénéficie d'une heure/semaine de plus.
Et comme c'est un cours optionnel qui commencent dès l'entrée au collège, les élèves se trouvent confrontés à l'apprentissage de deux langues en même temps ! Il est d'ailleurs assez fréquent qu'ils confondent certains mots anglais avec leur équivalent français. Combien de fois les élèves ne nous répondent-ils pas yes au lieu de oui ?!
Une autre conséquence de ceci, est que le français est un cours optionnel en concurrence avec d'autres cours, tels qu'informatique, souvent considérés comme plus faciles pour les élèves. Il est vrai que l'apprentissage du français demande pas mal de travail, ne fusse qu'en ce qui concerne l'écrit, l'orthographe, la conjugaison ou la prononciation. Et donc beaucoup d'élèves choississent la voie de la facilité et boudent les cours de français. Quand ce n'est pas le choix d'une orientation spécifique qui les empêchent de suivre leur apprentissage du français.
Moins d'heures de cours et moins d'élèves, cela signifie aussi moins de professeurs et des classes de 25 élèves. Une situation peu adéquate pour un apprentissage efficace d'une langue. Mais le problème se pose aussi sûrement en anglais et dans la plupart des pays du monde. Par manque de financement pour l'éducation et de volonté politique.
Voilà donc les observations que j'ai pu faire. Il y aurait énormément de choses à débattre à ce sujet, de priorités à évaluer et à trancher. Mais ce n'est là ni mon rôle ni mon objectif. L'enseignement, que ce soit des langues ou de tout autre matière, est régi par des politiques qui changent en fonction des périodes, des personnes et de la société. Et c'est à chacune d'elles d'évaluer et de choisir celle qui lui semble la plus adéquate.
En même temps, le français n'a plus le même lustre qu'avant. Pour travailler et comprendre les exports culturels des E-U, vaut mieux apprendre l'anglais car même en travaillant en France je travaille à moitié en anglais!
RépondreSupprimerEn France, c'est l'allemand qui tombe doucement en désuétude.
RépondreSupprimerA la rigueur, que le français soit optionnel ou non, mais que son apprentissage commence en même temps que le français ou est comme concurrent direct l'informatique, pas tip top :/
RépondreSupprimerC'est toujours enrichissant de voir la place qu'à le français dans d'autres pays.
RépondreSupprimerEt oui, hélas, le français a beaucoup moins de place et de prestige au niveau mondial qu'avant.
NB : J'ai appris aujourd'hui, qu'à la différence d'autres sections professionnelles, en hôtellerie les cours de français sont obligatoires ! une mesure à étendre à d'autres sections et branches de l'enseignement... ?
RépondreSupprimer@ Cynthia : je suis d'accord que dans plein de domaines professionnels, il vaut mieux d'abord maîtriser l'anglais...après pourquoi ne pas offrir la même qualité et le même poids à d'autres langues ?
@ Chris : et pourtant, j'ai ouï-dire que l'allemand devient une langue importante à connaître mais c'est vrai que c'est plus difficile et moins motivant que l'espagnol et l'italien ou l'anglais
@ Baqnoffee Girl : c'est ce qui est regrettable à mon avis. Mettre une deuxième langue étrangère, français, allemand ou italien, en "concurrence" avec d'autres matières et un échelon plus bas que l'anglais
@ May : Et pourtant, on retrouve ses racines dans d'autres langues comme l'anglais !