No sé que pensar...

...d'elle. De sa façon d'être et de se comporter. Mi Colega, dernièrement, j'ai parfois des envies de couper un peu les ponts, de la trouver trop envahissante, parfois même jusqu'à profiteuse, elle m'hérisse un peu le poil. Et puis, il y a d'autres moments où l'on partage encore certaines choses, de bons moments. Et je navigue entre cette ambiguïté, ces deux sentiments opposés. Le tout encore compliqué par une amitié en triangle.

Depuis fin janvier, il y a plein de petites choses qui m'agacent de plus en plus chez elle. Le fait qu'elle arrive toujours en retard d'une bonne vingtaine de minutes sans jamais s'excuser, le fait qu'on a parfois l'impression qu'elle s'invite sans prévenir et s'installe pour le diner, son attitude avec son novio, cette sensation récurrente qu'elle attend qu'on lui apporte certaines choses sans faire d'efforts elle-même. L'envie de lui fouttre des coups de pied que j'avais depuis un certain temps, c'est transformer en agacement, lassitude. Parfois même jusqu'au point que sa présence me pèse. Plus l'envie de faire des efforts pour maintenir la conversation, plus l'envie de la conseiller, de l'épauler...parce que ce sont les mêmes doutes qui reviennent et que malgré ce qu'on lui dit, on n'a pas l'impression que sa réflexion avance.

Et puis, au milieu de tout ça, il y a El Voluntario. Si c'est clair que depuis notre rencontre à l'intercambio, c'est mi Colega qui s'en était fortement rapprochée, la tendance s'est inversée. Il faut dire que, lorsqu'on l'a rencontré, El Guerrero était sur le départ, je passais du temps avec la troupe mais n'était pas très présente. Et maintenant qu'il est parti, je me suis réinsérée dans ce petit groupe qui, entre temps, s'est réduit à nous trois. D'où une relation d'amitié triangulaire qui n'est pas toujours évidente. Surtout pour mi Colega. Qui passe d'une relation privilégiée avec El Voluntario à une certaine distance de sa part. Elle se sent un peu mise à l'écart de cette forte amitié qui s'est développée entre lui et moi dernièrement. Et ces activités desquelles on l'exclut parfois. De ces attitudes "câlines" que l'on a parfois. Comme de marcher en rue le bras autour de la taille ou ces abrazos qu'on se donne comme ça. Pour moi, avec lui, c'est naturel, sans arrière pensée ni ambiguïté. Mais elle se sent privée de cela.

Il y a aussi cette distance que nous mettons tous les deux face à son envahissement et à cette impression qu'elle profite parfois un peu. Même si c'est plus de lui que de moi, avec mes placards vides ou du moins rempli pour nourrir une personne et non pas deux. Difficile de s'imposer chez moi pour manger dans ces conditions.

Mais aussi suite à une révelation qu'elle lui a faite par rapport à ce qu'elle ressentait pour lui. Je me mets à sa place à lui et je comprends tout à fait pourquoi il a pris un peu de distance, lui qui est très tactile. Mais pour elle, c'est difficile à vivre. Quand il me propose de sortir, que je refuse, qu'elle propose quelque chose et qu'il lui dit non.

Alors, de mon côté, même si je trouve normal de partager certains moments seule avec El Voluntario ou seule avec mi Colega, j'ai l'impression qu'elle a beaucoup plus de mal avec ça. Du moins quand c'est elle qui se retrouve un peu en dehors. Moi, même si je me sentais parfois un peu exclue, je n'ai jamais trouvé anormal, je ne me suis jamais sentie blessée par ces moments qu'ils partageaient.

Bref. Je ne sais que penser. D'elle, tout d'abord. Est-elle vraiment profiteuse et envahissante ? Ou est-elle juste destabilisée parce qu'elle est loin de chez elle et des siens et qu'elle se raccroche à nous ?

Et puis, de cette attitude que nous avons, El Voluntario et moi, de l'écarter un peu. Parce que je me doutais et je sais qu'elle en souffre. Mais en même temps, nous, on a besoin de ce temps "sans elle". Et c'est normal, je crois.