Aujourd'hui, c'est le Jeudi Saint. Jour férié et début des vacances de Semana Santa. Mais je ne vous parlerai pas des processions de cette semaine, ni des pleurs en Andalousie suite aux processions annulées pour cause de pluie... Non.
Jeudi Saint, il y a trois ans, je prenais l'avion pour Bilbao et ma première expérience espagnole. Neuf mois de Service Volontaire Européen à Logroño. Je me souviens de la date comme si c'était hier, ce jeudi 20 mars 2008. Il y a trois ans, un mois et un jour, donc.
L'excitation du départ. Et puis, d'un coup, juste avant de passer les contrôles de sécurité, en buvant un dernier coca sur le sol belge avec mes parents, le choc. Ma mère au bord des larmes et moi, subitement, qui réalise que je m'envole pour neuf mois dans un pays que je ne connais pas, dont je crois maîtriser la langue après deux ans de cours d'espagnol à l'univ', dans une ville que je ne connais pas et où je ne connais personne. Il n'y a plus de marche arrière possible. Montée de stress et larmes retenues lorsque l'avion décollera. Un peu comme Xavier dans L'Auberge Espagnole.
Arrivée à Bilbao. La navette pour la gare routière se trouve bien directement à droite en sortant de l'aéroport, comme indiqué dans mon guide. Une fois arrivée là, il faut trouver le bon guichet pour prendre le billet de bus Bilbao-Logroño et puis le dit-bus. Premières impressions et premiers paysages qui défilent sous mes yeux. Mais je n'en ai gardé aucun souvenir. L'anxiété d'enfin arriver à bon port sans doute.
Une fois arrivée à Logroño, il me faudra attendre une petite demi-heure l'arrivée de la responsable pour Coopera de ma prise en charge. Heureusement, l'appart' qu'ils m'ont trouvé est juste en face de la gare routière. Le temps de poser mes affaires, réarranger un peu les meubles dans la chambre et on part à la recherche d'un supermarché ouvert. Peine perdue un Jeudi Saint. Elle m'emmenera donc chez elle et me donnera quelques tupperwares. Ensuite, ce sera mon premier tour rapide de la ville et l'entrée dans la Cathédrale par la grande porte, qu'ils n'ouvrent que pour les sorties de mariage et à la Semana Santa pour voir les reliques qui feront partie de la procession. Ensuite, ravitaillement à La Laurel, mes premiers pinchos. Et puis, elle avait pris rendez-vous avec d'autres volontaires sur Logroño afin de ne pas me laisser livrée à moi-même en cette période de congé...
C'était il y a trois ans. Depuis, j'ai passé plus ou moins deux ans en Espagne, entrecoupés de séjours plus ou moins longs en Belgique. J'ai vécu quelques mois à Madrid et je suis revenue à Logroño. Bizarrement, je suis incapable de me rappeler de mes premières impressions, des premiers paysages aperçus, des premiers pinchos mangés. C'est un peu flou. L'anxiété, le stress peut-être ,qui fait que je n'y ai pas prêté attention.
Peut-être que cet aprem' j'irai jusqu'à la Cathédrale, admirer les reliques. Une espèce de pélerinage personnel, sur les traces de ma première journée à Logroño...
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