samedi 30 avril 2011

Día 3 : Najéra-Santo Domingo, 21 km

Statue représentant un pélerin sur le chemin de Saint-Jacques à Santo Domingo
Le dernier jour mais aussi le plus difficile. J'étais presque en larme à l'arrivée, entre soulagement d'être arrivée au bout, fatigue et douleurs. Et pourtant, du point de vue des paysages et de la météo, ce fut la plus belle étape.

Un peu de mal à me remettre en route ce matin, malgré une bonne nuit de sommeil. J'ai dormi d'une traite jusqu'à environ 4h du matin, comme mon voisin de lit s'est levé.
Route difficile donc...du moins durant les 3-4 premiers kilomètres. A ce niveau, je croise un Valenciano et nous discuterons jusqu'à l'arrivée à Azofra, à huit km de Najéra. On papote à propos de la Belgique (je suis la première Belge qu'il rencontre), d'un couple d'amis à lui qui y est allé pour une insémination artificielle, de politique, d'économie, du chemin... Au fil des mots, la douleur et la fatigue s'atténue, la route se fait plus facile.

A la sortie de Najéra
Je le laisserai à Azofra où il s'arrête prendre un café et je continue ma route. J'aurai peut-être mieux fait de m'y arrêter aussi, le prochain café est à une heure et demie de route et il faut faire un détour pour y parvenir.

Le soleil s'est maintenant définitivement levé, j'ôte mon pull et profite des superbes paysages. Le bleu du ciel, sans un nuage, le vert des plantations et le rouge de la terre... De biens jolies couleurs. Et les montagnes toujours au loin.
Entre Azofra et Cirueña

Entre Azofra et Cirueña toujours
 Une heure-une heure et demie après le passage à Azofra, j'arrive à hauteur du "col" avant Cirueña. 300 m à grimper, annoncée comme LA difficulté de l'étape. Autant dire que j'ai souffert sur environ 2 km !
Arrivée en haut du col

Arrivée au bout, à quelques centaines de mètres, il y a une chouette petite aire de repos. Tables de pique-nique, bancs et même deux transats de pierre ! J'en ai donc profité pour prendre une petite pause bien méritée et grignoter avant de reprendre ma route.

Au loin, à environ un km, on aperçoit maintenant Cirueña. Je pensais m'y arrêter pour boire un coup et passer aux toilettes, mais il faut quitter le chemin de Saint-Jacques pour cela. Et l'idée de faire un détour, même d'une centaine de mètres, n me séduit absolument pas. De plus, il ne doit plus rester qu'un peu plus d'une heure de marche avant Santo Domingo, je dois pouvoir y arriver. D'autant plus que le tracé de mon guide indiquait que le chemin descendait et que la route était une ligne droite jusqu'à Santo Domingo. Oui, en fait de descente... moi j'imaginais une pente toute droite et ce en seront que succesion de petites côtes même si effectivement on redescend au niveau de l'altitude.

Santo Domingo, au loin

 A l'approche de Santo Domingo, j'ai ralenti un peu la cadence pour discuter avec une française. C'est aussi sa première expérience sur le camino et elle le fait avec son mari, qui l'a déjà fait plusieurs fois. On a discuté un peu de la différence de le faire seul ou à deux (ou plus). Et effectivement, seule, j'ai parfois tendance à foncer à la fin de l'étape, l'objectif du jour, pour pouvoir ensuite me reposer toute l'après-midi. Ce qui ne m'empêche pas pour autant d'admirer les paysages et de prendre des photos mais sans m'arrêter plus que nécessaire et sans partager mon émerveillement avec quelqu'un.

Et enfin, après tous ces efforts, l'arrivée à Santo Domingo. J'ai résisté à la tentation de m'affaler sur le premier banc venu à l'entrée de la ville et j'ai tenu le coup jusqu'à l'auberge. Une auberge qui a l'air magnifique, du peu que j'ai pu en voir. Et la première que je trouve ouverte avant 14h !
Le tampon apposé, je vais déposer mon sac et changer de chaussures et de chaussettes. C'est là que je découvrirai ma première ampoule ! Tellement grosse que l'on dirait que j'ai un sixième orteil accolée à celui du milieu !  Je file donc à la pharmacie achetée les patchs Comp**d adhoc.

Des hospitaleros hyper sympa ici. L'une d'elle me montrera le patio-jardin en me proposant de m'y reposer au soleil. Il est vrai que je devais faire peine à voir à l'arrivée, tellement usée que j'en aurais presque pleuré.

Il est maintenant temps de faire un petit tour de la ville. Le premier monument que je croiserai sur mon chemin est la Cathédrale. Dont je ne profiterai que de l'extérieur. L'entrée étant payante, je préfère revenir un autre jour pour la visiter dans de meilleures conditions.
L'une des entrées de la Cathédrale
La Cathédrale de Santo Domingo a une particularité : c'est la seule au monde dans laquelle se trouve un enclos avec un coq et une poule...vivants.
La Cathédrale vue de la Plaza de España
Cela est du à une légende... Un jour, une serveuse d'un bar de la ville tomba amoureuse d'un jeune pélerin. Celui-ci ayant repoussé ses avances, elle décide alors de se venger et cache de l'argenterie parmi ses affaires. Celui-ci a à peine quitter la ville qu'elle dénonce le vol à son patron. Le jeune homme est aussi arrêté et condamné à mort par pendaison. Ses parents qui l'accompagnaient font alors eux aussi demi-tour et lorsqu'ils arrivent en ville, leur fils est déjà pendu...mais toujours vivant ! Santo Domingo le soutient par les pieds. Ils filent annoncer la nouvelle au maire. Qui leur répond que c'est impossible, que leur fils est aussi mort que la poule et le coq qui rôtissent sur le feu. Et c'est à ce moment qu'ils se mettent à chanter (dans certaines versions, des plumes leur repoussent aussi sur le corps). Et depuis ce jour, un coq et une poule vivent dans la Cathédrale.
La Cathédrale depuis le patio de l'auberge
Santo Domingo a beau être une petite ville, elle me plaît beaucoup. Même si on en a vite fait le tour...
Les murailles qui entouraient la ville
L'ayuntamiento sur la Plaza de España

Après un petit tour dans la ville, je file me restaurer au Mesón de la galina que cantó...dont je n'ai tilté sur le nom qu'un peu plus tard (la poule qui a chanté, en référence à la légende).

Et puis, de retour à l'auberge, je m'installe dans le patio pour profiter du soleil et mettre cette dernière journée sur papier... Dans une petite heure, il sera temps d'aller prendre le bus pour rentrer à Logroño. Que j'ai hâte d'être enfin chez moi, de pouvoir me doucher tranquillement et de me laisser tomber dans le sofa !




Dans le patio de l'auberge

C'est ici que ces trois jours de marche, ces 50 km parcourus s'achèvent. Et même si l'expérience a été difficile parfois, je souhaite arriver un jour jusqu'à Santiago de Compostela... Petit à petit sûrement, un jour, j'y parviendrai !
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