mardi 31 juillet 2012

L'impossible mirage

Il y eut un article révélation. Celui qui m'a fait prendre conscience de quelque chose que je portais en moi, qui étais là, mais auquel je n'avais jamais prêté intention. Je ne sais plus qui l'a écrit, mais je me souviens lui avoir dit que je me retrouvais tout à fait dans ses mots.

Je ne rentre pas dans les cases. Tout d'abord professionnellement. Ce fut premièrement un prétexte à la rigolade avec une amie. Nous avions une licence puis une spécialisation et celle-ci ne rentrait dans aucune case du FOREM. Pas moyen de l'introduire manuellement et aucune case correspondante dans la liste. Et si tes études ne rentrent pas dans les cases, imagine un peu ce qu'il en est de ce que tu veux faire !

Mon parcours ensuite. Plutôt atypique. Un SVE dans une ong en Espagne, près d'un an plus tard un stage dans une ong, toujours en Espagne et quelques mois après ont suivi deux fois huit mois comme auxiliaire de conversation de français encore et toujours en Espagne, et entre ces huit mois, à chaque fois retour par la case chômage en Belgique. J'ai pris la poudre d'escampette, eu l'envie d'ailleurs et l'ai assouvie avant d'être "obligée" de rentrer.

Sentimentalement, c'est le calme plat depuis septembre et le retour chez mes parents en juin après une belle année en Espagne. Bref, à la veille de mes 28 ans, je suis loin du parcours en ligne droite, du moule dans lequel on veut nous faire rentrer. Je ne suis sans doute pas la seule et c'est à cette blogueuse dont j'ai oublié le nom que je dois cette révélation. Non, je ne rentre pas dans ce modèle. Et oui, il faut que j'oublie mes rêves d'ado faits de contradictions. Je me voyais à trente ans, stable sur le plan sentimental, avec un ou deux enfants et parcourant le monde en tant que coopérante pour une ong. Tu la vois maintenant la grosse contradiction ?? (bon, je sais, c'est pas impossible comme parcours mais difficile...) 

J'ai donc jeté aux oubliettes les plans tirés sur la comète et au lieu de suivre le courant, suivre ma propre voie. Alors, idéalement, niveau boulot, un poste d'animatrice/coordinatrice dans une ong me plairait bien, comme l'enseignement finalement. Repartir, j'y repenserai un jour sans doute après avoir renfloué mon compte en banque, passer le permis de conduire et peut-être m'être faite opérer de ma myopie. Quoique, si l'occasion se présente, qui sait...

Mais ce qui est sûr, totalement sûr, c'est que des enfants, avant mes trente ans, je n'en veux pas. D'abord, pas le père sous la main. Et puis, je ne suis finalement plus si sûre d'en avoir envie (mais ça, ça peut encore changer ;) ). De toute façon, j'ai trois soeurs, il y en a bien une qui fera des petits-enfants à mes parents. 

Moi, je suis l'aînée, celle qui a pris des voies différentes, parfois inattendues. Un voyage d'immersion au Zimbabwe avec une ong à la fin de ses études. Puis un premier séjour qui a duré neuf mois en Espagne, le premier d'une longue série. Une réorientation cette année en faisant un DU en français langue étrangère à distance, après une licence en Sciences Politiques et une spécialisation en Gestion du Développement, terminées il y a maintenant cinq ans. Une réorientation qui a cependant du sens. Qui fut le fruit de découvertes et de mon évolution personnelle.

Tout compte fait, même si je suis loin des standards, si à l'aube de mes 28 ans, je n'ai ni le permis, ni un job stable, ni un chez-moi, ni un chéri, moi, mon parcours, ma vie, je ne les échangerai pour rien au monde.


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6 commentaires:

  1. moi aussi " j' avais dit" (cf article )... et au final, je n'ai pas grand chose qui a reussi....
    Mais ainsi va la vie. elle est faite de retards, qu'il faut apprendre a gerer, et de deuil qu'il faut savoir faire, bon gré mal gré.
    Mais j'admire ton parcours pro... ouaou.....
    tout ce que je n'ai pas su faire....
    en totu cas, j'admire ton recul!
    Un abrazo muy fuerte,
    Pomme

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    1. merci pour ton commentaire. beaucoup de choses dans mon parcours sont à moitié le fruit du hasard et de rencontres et même si j'ai parfois l'impression de n'avoir rien de tangible, rien de construit, je me suis construite moi au fil de ces années et expériences et je referai sûrement tout pareil
      Un abrazo

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  2. J'aurais pu écrire ton article à l'aube de mes 27 ans ;-). Je crois que tu as eu la révélation typique de la fin de vingtaine. Très peu de choses tournent comme on aurait cru. Faut faire le deuil de ses projets "contes de fées" et beaucoup faire ce que l'on peut. A 31 ans, à part pour le boulot, je suis assez satisfaite de ma vie malgré tout.

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    1. je me rends grâce aux blogs que je ne suis pas la seule à vivre ce genre d'interrogations et rien que ça, ça fait du bien. En même temps, mon deuil à moi est aussi une réflexion : ce modèle que j'espérais atteindre correspond-il finalement à ce que je veux ? Et aujourd'hui même, je ne suis pas sûre que l'atteindre me rendrait heureuse de toute façon. C'est aussi la révélation que les buts qu'on se fixe ne reflète pas toujours nos envies profondes... Bises

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  3. Oui, parfois, l'envie ne correspond pas au besoin :-)

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